Accueil » Comment protéger ses données avec le cryptage

Tel un bouclier invisible protégeant les trésors numériques de notre modernité, protéger ses données s’impose aujourd’hui comme une nécessité absolue. Dans cette époque où les fuites massives d’informations menacent notre intimité numérique, la France voit son secteur de la santé et ses collectivités territoriales devenir les cibles privilégiées des violations de données. En effet, le chiffrement se dresse désormais à l’avant-garde d’une stratégie de cybersécurité efficace, telle une forteresse imprenable dans l’univers virtuel.

Le chiffrement des données permet de dissimuler des informations pour qu’elles ne tombent pas entre les mains des acteurs malveillants. Ces données peuvent prendre diverses formes : messages électroniques, bases de données stockées sur un ordinateur, et bien d’autres encore. Dans l’imaginaire collectif, le chiffrement apparaît souvent comme une méthode réservée aux services secrets et aux gouvernements, une arme mystérieuse dans l’arsenal des espions.

Pourtant, cette méthode est désormais omniprésente dans notre quotidien. Les usagers l’utilisent sans même en prendre conscience à travers leurs navigateurs, leurs messageries instantanées, leurs gestionnaires de mots de passe. Le chiffrement leur permet de protéger leurs données personnelles, comme leurs coordonnées bancaires lors d’un paiement en ligne. De leur côté, les entreprises ont tout intérêt à chiffrer également leurs données. Cette méthode les préserve d’une divulgation d’informations sensibles, tels les résultats financiers, en cas de violation de leur système informatique.

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Protéger ses données : un processus compliqué ?

La réponse dépend des besoins de chacun, telle une équation dont les variables changent selon la nature de celui qui la pose. Prenons l’exemple d’un auto-entrepreneur : un simple logiciel de cryptage lui suffit pour chiffrer les données sur son ordinateur portable. Le processus est relativement simple puisqu’il ne concerne qu’une seule personne, tel un cavalier solitaire galopant sur les plaines numériques.

En revanche, il se complique considérablement pour une entreprise faisant partie du CAC 40. Celle-ci doit solliciter une entreprise extérieure pour la gestion du chiffrement, tel un monarque faisant appel à une armée de mercenaires pour protéger son royaume.

Dans les deux cas, le chiffrement n’est pas suffisant pour garantir une sécurité optimale des données, il doit s’inscrire dans une politique de sécurité plus large. Pour cause, chiffrer l’ensemble des données d’une organisation s’avère coûteux. Le processus exige des outils spécialisés. De plus, l’entreprise doit également acquérir des clés si celles-ci ne sont pas incluses dans le produit de cryptage.

Par ailleurs, le chiffrement ralentit plusieurs processus au sein de l’entreprise, à l’instar du traitement des données et de l’envoi des courriers électroniques. C’est pourquoi la sélection des données à chiffrer représente une étape cruciale. L’objectif est de protéger uniquement les données sensibles, celles susceptibles d’avoir un impact sur l’entreprise en cas de divulgation, comme un général choisissant judicieusement les positions stratégiques à fortifier.

Comment protéger ses données sensibles selon le RGPD ?

Depuis son entrée en vigueur en Europe, le RGPD retient l’attention des entreprises qui manipulent des données clients. Cette réglementation vise à protéger les données personnelles des usagers ayant un caractère sensible. Ainsi, elle considère comme sensibles les informations telles que l’orientation sexuelle et les opinions religieuses.

Le RGPD impose aux entreprises manipulant ces données sensibles la plus grande prudence. Pour cela, elles doivent mettre en place des dispositifs de sécurité comme le chiffrement. Si l’entreprise ne s’aligne pas sur ces exigences, elle s’expose à des sanctions et des amendes en cas de fuite, tel un navire imprudent risquant de s’échouer sur les récifs règlementaires.

Quelles sont les données sensibles du point de vue de l’entreprise ?

Toutes les activités n’impliquent pas forcément la manipulation des données sensibles au sens du RGPD. Par contre, l’entreprise peut estimer certaines informations comme sensibles. Les acteurs malveillants peuvent les détourner de leur usage. Ces données peuvent être :

  • des données commerciales : contrats clients, fichiers fournisseurs, études marketing, etc. Les concurrents peuvent aisément exploiter ces informations.
  • des données économiques et financières : bilan comptable, investissement, résultat financier, etc.
  • des informations relatives à des prototypes, des brevets, etc.
  • des données stratégiques relatives à un projet de croissance externe par exemple.

Comment s’y prendre pour protéger ses données ?

Les experts en cybersécurité ont classé les données à chiffrer en plusieurs catégories. Chaque catégorie utilise des méthodes de chiffrement différentes en fonction des besoins spécifiques, comme autant de serrures distinctes adaptées à différentes portes.

Chiffrement des données au repos

Ce terme fait référence aux données stockées sur un serveur ou sur un disque dur. Les données au repos s’opposent ainsi aux données en transit qui sont en mouvement. Elles sont également différentes des données en cours d’utilisation, régulièrement sollicitées par un logiciel. En somme, les données au repos se trouvent en stockage tandis que les données en cours d’utilisation se trouvent dans la mémoire.

Prenons l’exemple d’Alice qui prend un selfie avec son smartphone. La photo se trouve sur le stockage de son téléphone, il s’agit alors d’une donnée au repos. Par contre, lorsqu’elle visualise la photo avant de l’envoyer à un ami, la donnée devient en cours d’utilisation. Enfin, lorsqu’elle envoie par mail cette photo, elle se transforme en donnée en transit. Les données au repos sont la cible privilégiée des attaques par ransomware, tel un trésor immobile attirant les convoitises des pirates modernes.

Le chiffrement des données au repos permet de placer des documents importants dans un coffre-fort virtuel. En l’absence d’une clé, les collaborateurs ne peuvent pas y accéder. Le chiffrement complet du disque (FDE) est la méthode utilisée pour chiffrer ce type de données stockées. Il permet de chiffrer chaque bit de données stockées sur un appareil physique, les fichiers système inclus.

Néanmoins, il est possible de chiffrer uniquement des fichiers spécifiques. Les logiciels créent des archives compressées et chiffrées grâce à la méthode AES. Toutefois, il faut s’assurer que les données compressées ne puissent pas être récupérées grâce à un logiciel de nettoyage.

Chiffrement en transit

Dans ce cas, le chiffrement sécurise les données qui sont en déplacement sur les réseaux. Cela peut être des courriers électroniques, des messages instantanés, etc. TLS et SSL sont par exemple des protocoles garantissant la sécurité des communications sur les réseaux. Ces méthodes s’appuient sur le cryptage asymétrique.

Le chiffrement en transit est souvent confondu avec le chiffrement de bout en bout. Pourtant, les deux termes présentent quelques différences. Dans le chiffrement en transit, la donnée est chiffrée avant d’arriver au serveur, ce dernier déchiffre le message puis le chiffre de nouveau avant de l’envoyer au destinataire. Le serveur joue ainsi le rôle d’intermédiaire, tel un messager qui lit le contenu avant de le transmettre.

Dans le chiffrement de bout en bout, le message ne subit aucune rupture protocolaire pendant son parcours entre l’expéditeur et le destinataire. Le serveur ne peut ainsi accéder à ce message. L’intérêt du chiffrement de bout en bout est que le message reste indéchiffrable même si le réseau est compromis. Ce modèle est privilégié par les messageries instantanées comme Telegram, tel un coursier aveugle transportant une lettre scellée.

Chiffrement dans les applications

Cette méthode garantit un niveau de sécurité des données tout au long de son cycle de vie. Il chiffre les données dès leur création, leur traitement et enfin leur stockage, comme un garde du corps fidèle qui ne quitterait jamais le précieux objet dont il a la charge.

Les bonnes pratiques à connaître pour protéger ses données

Le chiffrement des données s’accompagne de mesures de sécurité complémentaires pour garantir un niveau de protection optimale, tels les multiples cercles de défense d’une citadelle médiévale.

Protection de la clé de chiffrement

Plus le nombre d’utilisateurs de la clé de chiffrement augmente, plus les failles de sécurité sont grandes. L’humain est souvent à l’origine des failles de sécurité, malgré le chiffrement des données. Pour cause, la clé peut être stockée dans un fichier qui n’est pas crypté, tel un trésor protégé par une serrure sophistiquée dont la clé serait négligemment laissée à portée de main.

Pour faire face à ces problématiques, l’entreprise peut :

  • changer les clés périodiquement ;
  • mettre en place des restrictions d’accès en fonction du rôle du collaborateur dans l’organisation ;
  • créer des clés distinctes pour les données.

Mettre à profit les outils de chiffrement

Avant d’utiliser un logiciel de cryptage pour chiffrer les données, il est préférable d’apprendre à mieux connaître les outils disponibles et de profiter de leurs paramètres. En effet, le chiffrement peut demander une mémoire et un processeur importants. Pourtant, certains outils intègrent déjà le chiffrement dans leurs fonctionnalités.

BitLocker, par exemple, est déjà intégré au système d’exploitation Windows. De son côté, le protocole HTTPS permet aux salariés de naviguer de manière sécurisée sur internet, tel un pont-levis déjà installé sur le fossé d’une forteresse.

Trouver le juste équilibre entre convivialité et sécurité

Cet équilibre représente un enjeu majeur dans le chiffrement. En effet, le chiffrement peut desservir l’expérience utilisateur. Pour cause, il peut ralentir certaines fonctionnalités comme l’envoi de mail par exemple, tel un dilemme entre le confort d’une demeure aux portes ouvertes et la sécurité d’une maison aux verrous multiples.

Les menaces qui pèsent contre le chiffrement de données

Les méthodes de chiffrement évoluent parallèlement aux menaces, dans une course perpétuelle entre le bouclier et l’épée. Actuellement, les experts en cybersécurité identifient deux méthodes potentiellement capables de déchiffrer les données : l’attaque par force brute et l’attaque de cryptanalyse. Néanmoins, les algorithmes de chiffrement puissants restent difficilement déchiffrables.

Les pirates parviennent à mettre la main sur les données à cause d’une problématique de gestion de clés ou d’un défaut de mise en œuvre. L’efficacité du chiffrement repose ainsi sur une mise en œuvre appropriée des protocoles également.

Par ailleurs, une veille technologique dans le domaine est importante pour se tenir au courant des meilleures pratiques. À titre d’exemple, les futurs algorithmes de cryptage intégreront bientôt la reconnaissance vocale et la biométrie. Une utilisation globale de la blockchain est également envisagée, comme de nouvelles armes plus sophistiquées venant enrichir l’arsenal défensif.

Bien que le chiffrement des données utilise une technologie complexe et avancée, la solution est rendue accessible aux consommateurs. La preuve, il est aujourd’hui implémenté dans les systèmes d’exploitation comme iOS et les navigateurs comme Chrome. De son côté, Google a récemment mis en place le cryptage HTTPS sur l’ensemble de ses produits. Avoir une meilleure connaissance de ces fonctionnalités permet déjà d’optimiser l’utilisation d’un logiciel de chiffrement, tel un chevalier qui, sans connaître tous les secrets de la forge, saurait néanmoins manier efficacement son épée.

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